Plan d’investissement « France 2030 » [pl]

Résumé du discours du Président de la République
France 2030
13 octobre 2021

Le Président a présenté le 12 octobre le plan d’investissement « France 2030 », d’un montant de 30Mds€. Il a notamment appelé à réindustrialiser la France pour « redevenir une grande nation d’innovation et de recherche ». Le Président souhaite que la France « retrouve un cycle vertueux : innover produire, exporter, et ainsi financer (son) modèle social » et le « rendre soutenable  ». Il a identifié trois grands défis : climatique, démographique, et d’accroissement des inégalités. Puis il identifie plusieurs chocs : choc géopolitique (rareté des ressources, concurrence exacerbée), un choc anthropologique (révolutions des usages). Il liste ensuite les leçons de la crise : la vulnérabilité profonde face à la pandémie, la dépendance vis-à-vis de l’étranger (manque de masques), la force du modèle éducatif et social français, l’extraordinaire accélération de l’innovation, la coopération internationale et européenne (« la France ne produit pas de vaccins et elle ne produit toujours pas de ARN messager »).

Il faut : «  être à la hauteur du mal français qui est notre triple déficit : déficit de croissance potentielle, déficit public, déficit du commerce extérieur. Ce triple déficit se nourrit depuis des décennies. La clé pour y répondre, c’est d’avoir une stratégie macroéconomique d’innovation industrielle qui permette justement de produire ces résultats ».

Le Président liste ensuite ses convictions. La 1ère : «  innovations de rupture, innovation technologique et industrialisation sont beaucoup plus liés qu’on ne l’avait intuité jusqu’alors  ». La 2e conviction : « Nous avons un besoin impérieux d’accélérer les investissements publics, créateurs de croissance, d’emplois et d’indépendance industrielle. Nous avons un débat et nous devons continuer d’avoir et il faut même le structurer sur la dépense publique. Je crois que depuis 4 ans, on a montré qu’on savait consolider les comptes publics sans détruire de la croissance, et en baissant même les impôts. C’est exactement la trajectoire macroéconomique qui est suivie depuis 2017. Baisse historique d’impôts pour les ménages comme pour les producteurs ; baisse avant crise de la dépense publique récurrente avec de la vraie transformation et modernisation, et donc c’est la trajectoire pour moi qui a du sens  ».

« C’est le seul moyen de construire les éléments de modernisation sectorielle qui va nous permettre de baisser la mauvaise dépense, c’est-à-dire la dépense curative. (…)J’assume totalement un pays qui investit dans la création de nouvelles filières, l’investissement et l’apprentissage pour moins dépenser dans l’assurance chômage et la réparation des destins ».

« Je pense que nous avons en quelque sorte, dans nos propres attendus, en France depuis trop d’années, intégré une forme de sentiment de défaite en considérant que la croissance potentielle du pays était quelque chose dont il était écrit qu’elle ne changerait jamais. Je pense qu’il nous faut réinvestir dans une stratégie de croissance qui consiste à dire qu’en faisant des investissements, qui sont, par leur gouvernance, leurs modalités, totalement distincts de la dépense récurrente. Ainsi, nous devons changer en profondeur les termes de notre croissance potentielle et augmenter la capacité de l’économie française à croître par son innovation, par sa réindustrialisation et par les politiques de formation pour produire de la richesse ».

«  Si nous déléguons en quelque sorte les moyens de mieux nous nourrir, de mieux comprendre le monde à d’autres : ce seront les préférences collectives d’autres puissances qui le feront. Les chinois sont en train de le faire mais avec un autre modèle. Ils n’ont pas le même modèle agro-alimentaire que nous, on le voit bien. Ils n’ont pas le même modèle d’innovation, du respect de la vie privée et autre. Même les américains n’ont pas le même modèle que nous. On a les mêmes valeurs sur certains sujets, mais nous n’avons pas les mêmes préférences collectives. On n’a pas les mêmes rapports à l’égalité et à la solidarité collective ».

Miser sur le nucléaire et l’hydrogène vert (Plus de 8 milliards d’euros seront investis pour atteindre ces trois premiers objectifs)
➜ Objectif 1 : Faire émerger en France des réacteurs nucléaires de petite taille, innovants et avec une meilleure gestion des déchets.
➜ Objectif 2 : Devenir le leader de l’hydrogène vert. En 2030, la France comptera sur son sol au moins deux gigafactories d’électrolyseurs et produira massivement de l’hydrogène et l’ensemble des technologies utiles à son utilisation.
➜ Objectif 3  : Décarboner notre industrie.
Baisser de 35% les émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 2015.

« Et donc, toute la stratégie européenne que nous avons commencé à lancer est une stratégie qui vise à accompagner les investissements du privé pour décarboner. Il s’agit de changer complètement le processus industriel, mettre un mécanisme d’ajustement aux frontières pour pénaliser les industriels hors Europe qui n’auraient pas fait ces réformes et essayer de bâtir des transitions climatiques tout en maintenant notre compétitivité productive et industrielle. La présidence française de l’Union européenne nous permettra, en tout cas, nous nous battrons pour cela, de faire avancer l’agenda sur le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. Mais, en parallèle, nous devons tous accélérer sur la décarbonisation de nos industries. C’est une stratégie qui est poursuivie au niveau européen, mais que chaque pays porte aussi et qui est extrêmement onéreuse ».

Pousser sur les véhicules électriques et les avions bas-carbone
(Près de 4 milliards d’euros seront investis pour ces transports du futur).
Objectif 4  : Produire près de 2 millions de véhicules électriques et hybrides.
Objectif 5 : Produire le premier avion bas-carbone.

Investir pour la santé et l’alimentation
Objectif 6 : Investir dans une alimentation saine, durable et traçable.
Objectif 7 : Produire 20 biomédicaments contre les cancers, les maladies chroniques dont celles liées à l’âge et créer les dispositifs médicaux de demain
Objectif 8 : Placer la France à nouveau en tête de la production des contenus culturels et créatifs.
Objectif 9 : Prendre toute notre part à la nouvelle aventure spatiale.

« Nous avons plusieurs objectifs : les mini-lanceurs réutilisables, qui est un objectif qu’on doit pouvoir atteindre d’ici 2026, mais aussi les micro minisatellites, les constellations de demain et l’ensemble des innovations technologiques et de services qui sont au cœur justement de ce nouvel espace ».

Objectif 10 : Investir dans le champ des fonds marins.
Pour atteindre ces objectifs, il faudra sécuriser 5 grandes conditions : l’accès aux matières, aux composants (« L’Europe ne produit plus que 10 % des composants électroniques mondiaux »), la maitrise des technologies numériques souveraines et sûres, les talents, le capital (avec un développement sur le rôle du secteur financier).

Enfin, la gouvernance est abordée. Elle sera détaillée en janvier, sur le modèle des programmes d’investissements d’avenir (« C’est une bonne méthode parce qu’elle a permis de ne pas confondre l’investissement d’avenir avec les investissements courants, de le sanctuariser dans les règles budgétaires et de dire c’est un investissement qui a des retombées qui ne sont pas des services de court terme, mais qui sont justement de la création de richesse »).

« La gouvernance de ce plan, elle sera finalisée d’ici la fin de l’année et donc c’est début 2022 que sera présenté en quelque sorte la manière de structurer le suivi de ce plan ».

Enfin, « il y aura beaucoup d’échecs derrière les dix objectifs que j’ai donnés. Il faut qu’il y ait beaucoup d’échecs. La seule chose qui est nécessaire, c’est qu’à chaque fois qu’il y a un échec, il puisse être le plus rapide et le moins coûteux possible ».

- Revoir la présentation de France 2030 : https://www.elysee.fr/france2030#publication-list

Dernière modification : 04/11/2021

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